Lourdeau / Quentin - René Giraud
Toujours sur le même thème du corps réinventé dans des compositions d'équilibre,
Déséquilibre la figure contorsionniste devient ici un abécédaire ludique.
Ne cherchons pas d'explication dès à présent, d'abord il faut se laisser prendre et c'est cela comprendre.
Lourdeau / Quentin
ANNE-MARIE GUERCHET-JEANNIN ne cesse de réinventer le corps humain: funambules, contorsionnistes ou cascadeurs d'humeur plaisante: ils évoquent davantage l'équilibre des communions intemporelles que les drames d'humanoïdes incertains..
Condamné au silence la peinture appelle l'inscription du signe humain qui l'obsède et qu'elle livre ou dissimule, provoque et déconcerte.
La forme s'unit au sens, le geste imprègne la matière, la figure dépasse la figure… l'art ne serait pas, ne peut être autrement qu'un dépassement, expression de la pensée, du mythe, du retour à l'immémorial inscrit au profond du secret de notre existence.
La vision des équilibres c'est le surgissement d'une gestuelle née du mariage de l'inné et de l'acquis sans jamais séparer la forme du sens et le geste de la matière
Exposition Art au Présent
Cahors-Munich-Figeac 2006
Tords et tire, étire et coupe, arrache et colle, le corps que tu cherches est là,
caché dans le tas de couleur, couché dans la toile
car la colle qui le lie au lin est le lieu de sa vie.
L'homme que tu cherche est là, penché, courbé, froissé, plié,
en équilibre et libre nous montre ce que nous pourrions être.
Le personnage que tu cherches est ton frère il marche à tes côtés, silencieux, pirouettant,
il me nargue aussi et mon regard se pose sur son regard, miroir et manne.
Il est yogi il est poussah, acrobate et fil de fer, gargouille,Ubu, grenouille, il est nuage il est galet, mage et gringalet, lumière ici, là-bas matière, couleur enfin.
On croit qu'il tombe, il cherche l'âme, qu'il s'envole quand il t'invite à le suivre et l'essence, dessous, dessus, enfer de l'envers, sixième sens, te voile le vol du fou qui s'étiole.
René Giraud
Texte pour le catalogue MAC 2000
« Entre-deux »
Bleu de noir et vert de l’eau, flottant, tapi, errant de gesso en pigment, les pieds et les mains mêlés, dédoublé comme soeurs jumelles de coeur et de vent, de corps soulevé, il est d’un monde intérieur nourri d’ouroboros. Avenir et passé lui font un présent... le voici qui sait les silences du signe au mot.
« Putain la mort » là-bas seule éternité... Réveilles-moi !
René Giraud 1994