J.-M. Crépin - D. Goutman - P. Guesdon - J. Lindecker - G. Payen - N. Quentin - Y. Saint-Geours
Il y a le même sentiment d'harmonie à
l'audition de certaines compositions musicales,
qu'a la contemplation de la
composition de certains tableaux ; une forme de certitude que tout est à
sa place,
que les couleurs doivent être là où elles sont,
que les formes doivent être associées à ces couleurs là.
Les multiples dimensions des tableaux de Pierre Guerchet-Jeannin, les montées,
les descentes,
les rythmes, les espaces et les gammes de couleurs forment une
véritable mélodie que nous pouvons parcourir et re-parcourir longuement.
Ses toiles offrent à notre regard une harmonie à laquelle nous
aspirons souvent mais qui nous semble difficile à atteindre…
Gérard Payen
2006
La peinture de Pierre-Guerchet-Jeannin, citadin
de la nature, surgit en relation avec l'environnement,
dévoile l'âme
des villes,
des villages et des lieux au travers d'une vision du monde lumineuse,
plurielle et colorée
Complice de la lumière, sa peinture en aplats imbriqués
ou superposés,
laisse une large part à un imaginaire ouvert à
une transposition du monde réel.
Aussi au-delà de la perception du visible, P-G-J nous fait
participer à l'invisible d'un monde artistique
emprunt de majesté
poétique et de révélation de la puissance magique de la
couleur.
Ses créations abstraites deviennent subjectives au travers
de l'éclatement
d'une palette flamboyante qui nous apporte le bonheur
de vivre.
Nicole Quentin
2005
« Devant une flamme, dès
qu’on rêve, ce que l’on perçoit n’est rien au
regard de ce qu’on imagine. »
Gaston Bachelard
Lorsque j’ai rencontré l’œuvre
de Pierre-Guerchet-Jeannin, cette phrase de Bachelard m’est revenue dans
l’instant. J’ai immédiatement compris que Pierre était
de ces artistes qui allument cette flamme intérieure qui transmue la
vision des voyeurs que nous sommes, réalisant l’amalgame de l’art
figuratif et de l’abstraction. Ses tableaux apparaissent pour ce qu’ils
sont – imaginaires et ô combien réels – et nous catapultent
dans des lieux que nous habitons, qu’il habite – qui l’habitent
– dans un univers de couleurs qu’il allume au gré de son
humeur pour réinventer le monde.
Car Pierre raconte… Sa vision du monde, les toits, murs, ombres et pentes,
points de vue uniques sur l’âme d’une ville, d’un village,
au Sichuan, à Staten Island, Bilbao ou encore Castelnaud, mêmes
points de départ de rêveries posées sur la toile. Pas de
ruptures dans le monde de Pierre ; des aplats, le monde le plus réel
qui soit – imbrications et superpositions – se transfigurant dans
une contemplation abstraite. Les couleurs comme alliées objectives de
l’abandon du peintre.
Les couleurs… Elles sont vibrantes, amoureuses, complices de la lumière
du jour, toujours. Les flammes du soleil, qui caressent d’abord sensuellement
les ocres rouges, oranges ou jaunes posés sur la toile, finissent par
s’en emparer pour mieux s’en nourrir. Ce fleuve de flammes qui inonde
la toile, s’y mêle et s’y perd, participe de sa dématérialisation,
la « déréalise », et l’œuvre prend toute
sa dimension spirituelle. Le feu, l’esprit, en parfaite communion…Le
recto. Le verso. Générosité, pertinence et simplicité
forment l’univers de Pierre-Guerchet-Jeannin, artiste touchant, simplement
touchant. Touché…
Jean-Marc Crépin
2004
Parce qu’il n’y a pas d’art sans écart
?
Pas de tout sans quartiers ?
Pas d’écart sans hasard ?
Pas de quartiers pour l’art ?
Maître de l’écart et peintre des quartiers, Pierre-Guerchet-Jeannin
vole la ville en éclats
et la repose pour nous sur la toile, plus lumineuse, plus colorée,
mais toujours d’une étrange urbanité…
Rue Chomel, à partir du 23 avril.
Un quartier central, une rue à l’écart.
Un bel endroit pour l’art ?
Didier Goutman
2003
Dans la peinture de Pierre-Guerchet-Jeannin, tout part toujours
du toit.
Modestie calculée d’un artiste discret, le moi s’efface derrière
le toit pour mieux le circonscrire, le réduire et le recomposer, l’inscrire
dans un plan lumineux qui le métamorphose…
Bâtiments de ville ou fermes de campagne, édifice modeste ou musée
d’exception, qu’importent les constructions, qu’importent
les quartiers. Venons en d’abord au faîte.
La tuile ainsi se fait toile, la pente se fait plan, et le regard de «
cheminer » dans un espace parallèle, à l’écart,
plus coloré, plus serein, plus vibrant.
Si nos villes sont encore grises, c’est qu’elles ne connaissent
pas Pierre. Et de cette pierre pourtant ne sont-elles pas faites aussi ?
Si le moi est haïssable, le toit certainement ne l’est plus.
Toit et moi. Toit émois. Etc…
Didier Goutman
Paris, 25 mars 2003
"Les peintres sont toujours réalistes
pour eux-mêmes
et abstraits pour les autres"
Zao Wou-Ki.
Alors ? Faut-il donner raison à Zao Wou-Ki ?
Faut-il voir en Guerchet-Jeannin l'héritage de Mondrian, ou de Kandinsky,
partant du paysage, allant vers l'abstraction… Vers l'essentiel ?
Ou bien faut-il chercher dans ses toiles la recherche d'une harmonie, d'une
réconciliation ?
Entre la sensation et la pensée la description et l'invention…
Entre soi-même et le monde ?
Comme Vermeer ou Turner. Comme tous les artistes ?
Comme chacun d'entre nous…
Didier Goutman
2000
… nous avançons, pris au cœur,
pris à l'âme, en avant vous dis-je ! L'homme est composé,
décomposé et ah ! la surprise, recomposé, rediscuté
; nous visitons ce travail, mais lui est déjà ailleurs, plus loin.
Ephémère et essentiel, il y a là matière à
embrasser, à saisir. Etreindre la peinture. Elle existe, elle est charnue,
elle est aimante.
Assieds-toi et attends. Regarde et apprend.
Jacques Lindecker
1993
Pierre-Guerchet-Jeannin croit-il au déterminisme
? N'y croit-il pas ?
Chacune de ses toiles figure-t-elle notre destin individuel ?
Sommes nous prisonniers ? Sommes nous libres ? Est-ce cela qu'il nous conte
au long de son œuvre dans sa recherche opiniâtre de l'infinie conjugaison
de formes qui le tient à l'écart de la mode ?
Yvonne Saint-Geours
1991